ISSN 2271-1813

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Usé du jeu que pratiquait Socrate

 

Liste des additions et corrections

 

Usé du jeu que pratiquait Socrate

Œuvres complètes de Voltaire, Oxford, Voltaire Foundation, t. 1B, 2002, p. 510-512

 

Fiche établie par André Magnan

Version 1, 3 mars 2010

 

1. Texte

Le texte proposé comporte quatre lourdes erreurs en dix vers: au vers 5, il faut encor (le vers est faux), au vers 9 suffisante, au vers 10 «la main». Quant à la leçon n’eût, au vers 10 encore, elle n’a proprement aucun sens: il faudrait [n’eusse], grâce à quoi le vers serait faux – grammaire et métrique ne pourront jamais s’accorder.

La bonne version est celle de la Correspondance littéraire secrète. Elle propose la leçon n’eût été pour le dernier vers, solution simple et naturelle. Elle évite aux vers 5-6 la plate répétition de lente: on aura «Tant froide était», notation physique d’une impudeur irréprochable! Elle apporte probablement le mot juste au vers 8: «le chemin» et non «le secret de la grâce», car on ouvre un chemin plutôt qu’un secret – on pense au Huron cherchant à remettre Mlle de Saint-Yves «dans le chemin de la vertu» après avoir, de bon matin, forcé sa porte et sauté dans son lit (L’Ingénu, chap. VI). On y gagnera enfin et surtout un tonique vers 7, turgescent à souhait: «Ceci, dit lors le cafard transporté» – la leçon «Cela» en devient par comparaison d’une fadeur insupportable.

2. Manuscrits

Une copie Decroix de ce texte se trouve dans le recueil N.a.fr. 2778, f. 131v, sous le titre «Épigramme», avec cette apostille: «imprimée dans la Corr. litter. secr. t. 11, p. 115, sous le nom de Voltaire». Le vieux Decroix gardait bon œil.

 

© 2010 André Magnan et le Centre international d’étude du XVIIIe siècle