ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 873 *MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE DES BELLES-LETTRES DE CAEN (1754-1757) 1] Titres Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres de Caen. 2] Dates 1754-1757. Privilège royal du 2 avril 1754. Cinq volumes sans périodicité; les séances de l'Académie vont d'octobre ou novembre à juillet. 3] Description Un chapitre par mois; volumes de 418 à 430 p., format in-4º. 4] Publication Caen, Jacques Manoury, libraire de l'Académie, Grande Rue Saint-Etienne. P. Chalopin, imprimeur. 5] Collaborateurs Protecteur: M. de Luynes, archevêque de Sens. Vice-protecteur: M. de Fontenette, «extrêmement bénéfique» (Roche, t. I, p. 37). Collaborateur régulier: G. PORÉE (frère de l'abbé et professeur). 6] Contenu L'Académie se réunissait chaque mois dans la salle des Assemblées de l'hôtel de ville. Les Mémoires présentent des discours ou extraits de discours sur des sujets différents, des réponses aux discours et des discussions. On clôt chaque mois par des vers. Quelques titres: les merveilles du corps humain; physique expérimentale; les égards que se doivent les auteurs et le public; les afflictions; l'échappement des horloges; les passions; analogie de la lumière et du son; histoire de Raoul 1er, duc de Normandie; sur l'esprit de système dans l'étude de la physique; sur l'origine des Normands; multiplier les académies? recherches sur la cause physique du flux et reflux de la mer; histoire des sciences et arts; la liberté philosophique de penser; le baillement; le bonheur est-il plus commun chez les grands que chez les petits? le déplacement des coquilles fossiles; sur les merveilles des sens; l'imposition des noms propres et des surnoms; antiquités de Caen; génération des couleurs. En juin 1756 paraît un Discours sur les dangers des arts & sciences à cause des abus qu'on en a fait par un chevalier de Touchet. L'auteur s'attaque surtout à la superfluité de certains arts mécaniques. On lui réplique que le superflu est nécessaire à l'homme. En novembre 1756, un Essai sur la nécessité du goût par rapport à la perfection des sciences, des lettres et des arts. L'auteur remonte aux temps bibliques, sinon mythiques, pour s'arrêter en Grèce antique, berceau du goût. On promet une suite. Avril 1757, Dissertation sur la version des anciens ouvrages français en style moderne. En louant Marot, Malherbe, Rabelais, Montaigne, on conclut qu'on ne devrait pas les «traduire» en langue moderne, puisqu'ils y perdent beaucoup de leur saveur. Vers: louange de Caen; un discours de réception, traduction d'une ode d'Horace; à Stanislas de Lorraine; «L'oranger & le jardinier, fable»; Anti-Lucrèce (contre le matérialisme); la sincérité; sur la naissance du comte de Provence; éloge du créateur; ode sacrée. Fondée au XVIIe siécle, l'Académie devait alors être constituée selon le modèle de Paris. Les séances furent interrompues entre 1715 et 1731. Au XVIIIe siècle, Caen manifestait une indépendance plus marquée à l'égard de Paris; la réputation de «l'Athènes normande» n'était plus à faire et on pouvait se réclamer d'une tradition culturelle assez originale. L'Académie réunissait des catholiques et des protestants et symbolisait ainsi une concorde religieuse, sociale et culturelle. Son évêque-protecteur devait néanmoins figurer comme gardien de l'orthodoxie contre des tendances jansénistes. Son vice-protecteur, Fontenette, était intendant et devait plaider les demandes de crédits auprès de l'administration. On remarque un souci d'autonomie envers d'autres Académies et d'égalité avec Paris. Dans les sujets traités, on voit la grande place qu'occupent les sciences naturelles, ce qui était typique pour les Académies pré-encyclopédiques (avant 1760). Les belles-lettres n'ont pourtant pas disparu, non plus que l'histoire, l'archéologie, les anecdotes du passé, les curiosités. 7] Exemplaires B.N., Z 28462-28465 (manque t. V); Museum, Pr. 3028 (1757). 8] Bibliographie Roche D., Le Siècle des Lumières en province: académies et académiciens provinciaux 1680-1789, Paris, 1978. Henry STAVAN
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