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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 796 LETTRE DE M*** À M*** (1716) 1] Titres Seconde Lettre de M*** à M*** sur ce qui s'est passé de plus remarquable depuis la Régence. Continuation de: Première Lettre. 2] Dates Février 1716. Privilège du 18 février 1716; approbation de Charles Cotolendi pour la Seconde Lettre: 5 mars 1716. Périodicité mensuelle annoncée au privilège. 3] Description Une livraison de 12 p., format in-4º, 100 x 235. 4] Publication Paris. Louis Coignard, seul imprimeur de S.A.R. Monseigneur le duc d'Orléans, rue du Plâtre, du côté de la rue Saint-Jacques, à l'Aigle d'or. 6] Contenu «Les bornes d'une lettre sont resserrées, on ne peut qu'effleurer les matières, une relation exacte emporte trop loin». Liste des nouveaux Conseils de Régence; discours de Petit de Montempuys, recteur de l'Université de Paris. Politique. 7] Exemplaires Paris, coll. part. 8] Bibliographie Registre pour l'enregistrement des privilèges, nº 1367. B.N., ms. f. fr. 21950, p. 1033-1034. Historique Clairement suscitée par le pouvoir, sinon par le Régent lui-même, cette feuille très rare bénéficia de l'appui de l'institution et certainement de la haine vigilante du reste de la presse. Imprimée par Coignard, libraire du Régent, favorisée d'un privilège de trois ans pour Paris, d'une approbation enthousiaste de Cotolendi: «il n'y a point de louanges qui ne soient infiniment au-dessous du zèle, de l'ardeur et de l'application de S.A.R. pour le bien du peuple et pour le bonheur de tout le Royaume», ce périodique respire la propagande la moins dissimulée. La volonté de pacifier les questions religieuses, «je marche sur des cendres qui couvrent des feux, mal éteints», écrit le rédacteur, la publicité faite au nouveau système de Conseils, et surtout la reproduction du discours du recteur de l'Université de Paris au Régent dessinent nettement la politique qu'entend suivre le nouveau gouvernement. Dans son approbation, Cotolendi qualifie de «parfaitement beau» le discours de Montempuys; il s'agit surtout d'une violente charge contre les financiers responsables de tous les maux et à qui l'on promet une «terrible destinée»: «Ils ne pouvaient pas se soustraire à cette révolution. A peine échappés de la livrée, ils s'étaient vus tout à coup en état de mourir dans l'opulence. Une fortune si prompte n'est guère innocente». Esprit moderne et calculateur, le Régent avait évidemment conçu la presse comme un instrument apte à influencer l'opinion publique. Cette petite feuille pleine d'ambition fut vraisemblablement tuée par la coalition des journaux officiels, Gazette ou Mercure, dont elle bafouait le privilège. Le sien annonçait «la suite de mois en mois». Nous connaissons la Seconde Lettre de février publiée vers la mi-mars, la Première Lettre de janvier parut selon toute vraisemblance dans la dernière semaine de février. François MOUREAU
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