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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 771 JOURNAL MILITAIRE 2 (1778-1780) 1] Titres Journal militaire, dédié à Monsieur, rédigé par une Société de Gens de Lettres et d'Anciens Militaires (couverture imprimée). A partir du nº 16 de 1778: Journal militaire et politique, dédié à Monsieur, Frère du Roi (titre annoncé dans le Nouveau Prospectus du nº 15). Continuation de: L'Encyclopédie militaire, 1770 (Prospectus, p. 1) et d'un journal semblable imprimé «autrefois» à l'étranger (M.S., 1er juin 1778), peut-être le Journal militaire publié avec permission (1757). Continué par: Journal militaire (1784). 2] Dates 1er avril 1778 - 15 septembre 1780. Date du privilège: 25 février 1778 pour 10 ans à de Rozoi (Registre des privilèges). Prospectus approuvé le 29 mars 1778; Nouveau Prospectus, le 8 octobre 1778; numéros approuvés successivement par Pidansat de Mairobert (jusqu'au 1er avril 1779), l'abbé Aubert (15 avril 1779), Philippe de Prétôt (à partir du 1er mai). Bimensuel. 24 livraisons par an. 3] Description Lons-le-Saunier: collection reliée la plus complète en déficit seulement des numéros 1 à 8 de la 3e année. Ars., collection non reliée, avec couverture imprimée conservée. Prospectus en tête du nº 1 et du nº 15 (Ire année): Ire année: nº I-XIV, 920 p.; nº XV-XXIV, 432 p., 1er avril 1779 - 15 mars 1780 (Ars. et B.N.: inc.) (Ars., Lons-le-Saunier). IIIe année: nº IX à XII-XIII, paginés 145 à 432. Restitution: nº I à XII-XIII, 1er avril - 1-15 sept. 1780, 432 p. (Lons-le-Saunier: inc.). Parfois composition sur deux colonnes. Cahier de 16 p. (broché), 135 x 210, in-8º. 4] Publication Paris. Jusqu'au 15 mars 1779: Laporte, rue des Noyers. Ensuite: Belin, rue Saint-Jacques. Imprimeur: Quillau, imprimeur de S.A.S. le prince de Conti (Prospectus, p. 8). Abonnement: 24 # à Paris et 30 en province (Avis). Encarté dans le nº III (2e année), une lettre circulaire signale que les abonnés au Gazetin de Paris reçoivent en prime le Journal militaire. On souscrit à Hambourg, chez Virchaux; à Strasbourg, chez Bauer et à Maestricht, chez Dufour (Avis, IIe année, nº XI). 5] Collaborateurs Fondateur: Barnabé Farmin de ROZOI. Collaborateurs: «Ouvrage rédigé par une Société de Gens de Lettres et d'Anciens Militaires». Collaborateurs occasionnels: Legrand, François de Neufchâteau, Saint-Auban, maréchal de camp, chevalier de Scarampi et divers amateurs d'histoire régimentaire (Ire année, nº XI). 6] Contenu Contenu annoncé (Prospectus): «nouvelles ordonnances, listes de toutes les promotions, des extraits soignés des meilleurs livres écrits sur l'art militaire, les détails concernant les institutions militaires, la biographie de tous les guerriers, le récit fidèle des nouvelles militaires, des mémoires sur les mêmes sujets, sans exception, et tous relatifs aux Nations étrangères» (p. 2-4); préférence à l'actualité sur l'histoire (p. 5), mais: «Point de Citoyen, point de Corps qui possède un mémoire, un monument historique, de quelque genre que ce soit, que nous ne puissions sommer, en quelque sorte au nom de la patrie, de nous remettre ce qui n'est pour lui qu'un dépôt. Ainsi le Journal deviendra l'ouvrage de la Nation elle-même» (ibid.). Contenu réel: une demi-douzaine de rubriques relativement régulières portant sur les institutions militaires (histoire de la tactique, des régiments, etc.), sur les ordonnances, sur les nouvelles militaires, mais aussi politiques, du monde entier, classées à la manière des gazettes, sur les anecdotes anciennes ou nouvelles et les biographies se rapportant à la caste militaire. Peu de comptes rendus. A partir de la seconde année (printemps 1779), développement de la rubrique des techniques militaires (artillerie, fortifications) et de celle des morts («Nous soignerons surtout l'article du Nécrologe», Avant-Propos, 1er avril 1779, p. III). Auteurs publiés: François de Neufchâteau (vers). Commentés: chevalier d'Eon, chevalier du Theil, Guibert, Turpin de Crissé, baron d'Holzendorff, Julien de Vinezac, Carlet de La Rozière, marquis de Montalembert, abbé Le Batteux, Xénophon, Joly de Maizeroy, Régnier, Tresséol, Shakespeare, Ewald Christian von Kleist. Irrégulièrement, tables mensuelles sur la couverture imprimée. 7] Exemplaires Ars., 8º Jo. 20534; B.N., 8º Lc5 19 (1-2); B.M. Lons-le-Saunier, 5294 (t. I-VII); B.U. Rennes. 8] Bibliographie H.P.L.P.; H.G.P. Mentions: Journal encyclopédique, 1er avril 1778, p. 169-170; Bachaumont, M.S., 1er juin 1778 (art. de Mairobert, censeur du Journal); F.L., Supplément, t. IV, 2e Partie, Paris, 1784, p. 87. – Sources manuscrites: 1778, 25 février. Privilège à «Du Rosoi» pour 10 ans. B.N., ms. f. fr. 22002, nº 1317. Registre des privilèges et permissions simples, p. 206. – Estrée P. d', «Farmin de Rozoi», R.H.L.F., juil.-sept. 1918, p. 408. – Martin M., Les Origines de la presse militaire en France à la fin de l'ancien régime et sous la Révolution (1770-1799), Château de Vincennes, 1975, multigr., p. 38-48. Historique Bien que reprenant en apparence les rubriques de l'Encyclopédie militaire (Prospectus, p. 2), ce journal, directement inspiré par Vergennes (Martin, p. 40) et rédigé par un folliculaire à la solde des bureaux (ibid., p. 43) est plus un magazine d'information orienté qu'une revue technique destinée à l'encadrement des armées. L'importance considérable des nouvelles politiques le prouve: chargé de soutenir les positions extérieures de la France (défense des Insurgents et politique européenne) auprès d'une clientèle française et étrangère, le périodique entre dans le système de propagande mis au point par Vergennes en ces années de tension internationale (ibid., p. 40). L'information purement militaire est un peu négligée au profit de l'exaltation des fastes de l'armée: présents (promotions) ou passés (nécrologe et mémoires historiques). Cette évolution s'accentue lors du changement d'éditeur en avril 1779, lié sans doute à une réorientation politique du journal (ibid., p. 46; et 30 sept. 1778, p. 864). De Rozoi fait profiter son périodique de quelques innovations: il décide de payer les correspondants, de créer un prix annuel pour qui aura fourni le plus grand nombre de mémoires et un «prix de la vaillance» décerné sur certificat authentique (Prospectus, p. 7). Ce journal prit difficilement son rythme de croisière: les divers Prospectus et Avant-Propos en témoignent. Au cours de l'été 1780, il fut même «suspendu» à cause de la maladie du principal rédacteur: maladie diplomatique? En tout cas, au moment de sa disparition, il annonça (nº 12-13, p. 432) qu'il deviendrait hebdomadaire à partir du 30 novembre 1780 et qu'alors il publierait un nouveau Prospectus. A notre connaissance, cette continuation ne vit pas le jour. François MOUREAU
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