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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 668 JOURNAL DE LYON (1784-1792?) 1] Titres Journal de Lyon, ou annonces et variétés littéraires, pour servir de suite aux petites affiches de Lyon. Devient le 5 septembre 1787: Journal de Lyon et des provinces de la Généralité; en janvier 1790, Journal de Lyon et des provinces voisines; le 21 juillet 1790, Journal de Lyon et du Département du Rhône et Loire. Complément des Affiches de Lyon. 2] Dates 8 janvier 1784 - 31 décembre 1791. Journal bimensuel d'abord, puis hebdomadaire à partir de 1790, bihebdomadaire à partir de 1791. Vingtrinier signale un 11e volume contenant 51 numéros publiés du 4 janvier au 12 juillet 1792 chez Bruysset frère; nous ne l'avons pas retrouvé. Chaque numéro porte un permis d'imprimer, signé successivement par Basset, de La Rochette, Basset de nouveau, puis Dacier. La périodicité est très régulière; le journal propose 26 livraisons en 1784, 50 en 1790, 99 en 1791, qui forment un volume annuel, deux volumes annuels à partir de 1790. 3] Description Chaque volume compte de 416 à 440 p.; le premier volume de 1791 en compte 492. Cahiers de 16 p. in-8º, 120 x 197. Devise: Patria et Musis. 4] Publication A Lyon; chez Aimé de La Roche, au Bureau d'avis, Halles de la Grenette. Imprimeur: «Aimé de La Roche, à Lyon, de l'Imprimerie de la Ville». A partir du 27 janvier 1791, chez J.B. de La Mollière. A partir de 1788, on peut aussi souscrire chez Gattey, libraire aux Galeries du Palais-Royal à Paris. Prix de la souscription: 6 # par an à Lyon, 7 # 10 s. pour la province, franc de port; 12 # par an à partir de 1790 à Lyon, et 15 # pour le reste du royaume. La collection de 1784 est offerte au prix de 3 # pour ceux qui souscriront pour l'année 1785. 5] Collaborateurs Charles-Joseph MATHON DE LA COUR. Collaborateur: Lemontey pour la critique des tribunaux. 6] Contenu «Quelques morceaux de poésie et de littérature, des recherches sur les antiquités [de Lyon]; sur l'agriculture et l'histoire naturelle des trois provinces; des notices historiques sur les hommes qui s'y sont illustrés; les avis qui concernent le commerce; les principaux jugements de nos tribunaux; les découvertes faites à Lyon ou qui peuvent y être adoptées avec succès; les fêtes publiques, les faits intéressants; l'annonce de nos spectacles, celle des livres nouvellement imprimés ou arrivés à Lyon, ainsi que des estampes et de la musique nouvelle» (Avertissement, 8 janv. 1784). «Un recueil de faits et de notices intéressants pour l'histoire de cette ville et des provinces voisines: un dépôt toujours ouvert aux pièces fugitives du moment, aux annonces des découvertes nouvelles et des traits de bienfaisance et de courage qui peuvent honorer notre patrie» (Avertissement, janv. 1785). «... l'annonce [...] des séances académiques, des prix proposés et distribués par l'académie et par la société royale d'Agriculture de cette ville» (Avertissement, janv. 1788). A partir de mai 1789 une partie importante du journal sera consacrée aux nouvelles de l'Assemblée nationale. Le contenu réel est relativement fidèle au contenu annoncé. On trouve dans ces feuilles des pièces de vers fugitives (chansons, romances, fables) placées en tête de livraison et aussi des extraits d'ouvrages divers (maximes et proverbes d'auteurs variés, pensées et anecdotes d'Addison, pages de Baculard d'Arnaud (Les Délassements de l'homme sensible), de Rétif (Les Nuits de Paris), de Dupont de Nemours, de Mirabeau (La Dénonciation de l'agiotage), de l'abbé Barthélemy (Le Voyage du jeune Anacharsis), de Delandine (Essai historique sur Lyon); des extraits de journaux (Journal général de France, Journal ecclésiastique, Journal de Nîmes, Journal du Hainaut, Affiches du Poitou, du Dauphiné, de Franche-Comté, General Advertiser), des annonces de périodiques (Journal d'airs choisis, Journal de clavecin, Journal polytypé des sciences et des arts, Journal de littérature française et étrangère, Courrier lyrique, Journal de Versailles, Courrier de Lyon); des lettres en extraits (de Voltaire, de J.J. Rousseau) ou en suite (lettres de Savary, un Lyonnais établi en Amérique). La matière du journal s'organise surtout autour des notabilités lyonnaises (académiciens, ecclésiastiques, responsables municipaux), des événements et des manifestations locales (réception du frère du roi de Prusse, du marquis de La Fayette, revue de la milice bourgeoise, procession des esclaves rachetés, course des bouchers...); des projets et des actions de bienfaisance (sociétés et instituts de bienfaisance, mesures en faveur des mères nourrices); des initiatives et des annonces et propositions utiles concernant la physique, l'agriculture, les cours publics du Salon des Arts (lycée); de l'histoire de la région (découvertes de tombes anciennes et de sites archéologiques, mémoires historiques sur le pont de la Guillotière, le monastère des Célestins, les troubles à Lyon au temps des guerres de religion). A partir de mai 1789 s'ouvre une rubrique «Etats généraux» qui deviendra vite «Assemblée nationale». Elle est parfois assortie de commentaires placés en notes. Une table annuelle est placée à la fin de chaque volume jusqu'en 1787. Pour 1784, cette table a été envoyée séparément à tous les abonnés du Journal ainsi qu'à ceux des Petites Affiches. 7] Exemplaires B.M. Lyon, 356.013, fonds Coste. 8] Bibliographie Vingtrinier A., Histoire des journaux de Lyon, Lyon, 1852. – Loche M., «La liberté de la presse ou la mort, journaux imprimés à Lyon, 1633-1794», Le Vieux papier, 1968. – Presse provinciale. Historique Le Journal de Lyon s'inscrit explicitement (cf. les Avertissements de 1784 et de 1788) dans ce mouvement «d'émulation générale» qui, dans la deuxième moitié du siècle fait éclore en chaque province de nouvelles feuilles périodiques. Dès ses débuts il reçoit un abondant courrier anonyme, preuve de son succès (Avertissement, 1785). En septembre 1787, il devient la propriété particulière de son rédacteur et obtient l'autorisation de «circuler par la poste jusqu'aux frontières du royaume» (numéro du 5 sept.). L'histoire de cette feuille se précipite un peu avec les événements de la Révolution comme le montrent l'accélération de sa périodicité et aussi le fait que ce mercure lyonnais, soucieux de diversité, laisse de plus en plus de place à l'énoncé politique: «Dans ce moment, dit le préambule du numéro du 13 mai 1789, où la France entière ne semble occupée que de son assemblée nationale, où tous les esprits semblent dirigés vers un même but et où toutes les feuilles publiques ne parlent que des états généraux, les rédacteurs de cette feuille saisiront avec empressement cette nouvelle occasion de prouver leur zèle à leurs concitoyens. A commencer de cet instant, tous les faits intéressants qui concernent cette grande assemblée seront consignés dans ce journal. Nous n'épargnerons, pour cet article, ni les soins, ni les dépenses et nous avons pris d'avance la précaution de nous procurer les correspondants les plus à portée d'être bien instruits». L'évolution de l'organisation éditoriale (cf. la publication hebdomadaire) transforme ce journal. «Cette feuille, précise une note du nº 26 de 1789 (31 déc.) a cessé d'être le journal de Lyon pour devenir comme tous les autres papiers publics presque uniquement le journal de l'Assemblée nationale». L'Avertissement du 7 janvier 1790 le situe avec franchise et modération dans le nouveau cours. «Les citoyens, écrit le rédacteur, appelés à discuter de plus grands intérêts auront souvent besoin de se communiquer leurs opinions et leurs vues pour le bien public. C'est à eux qui ne désirent que la paix et qui aiment la vérité et la patrie qu'on offre ce moyen de correspondance. Puisse-t-il servir à rapprocher tous les bons esprits [...] La décence, les lois, les mœurs, y seront toujours respectées, la malignité n'y trouvera jamais d'aliment...». En juillet 1790, «c'est sous les auspices et avec l'agrément de l'Assemblée du département de Rhône et Loire» qu'il change de titre et veut s'efforcer encore d'être «digne d'une des plus belles villes et de l'un des départements les plus florissants de ce royaume». En avril 1791, il absorbe le Courrier de Lyon de Champagneux (cf. Vingtrinier) suspendu depuis février. Claude LABROSSE
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