ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 667 JOURNAL DE LORRAINE ET BARROIS (1778) 1] Titres Journal de Lorraine et Barrois. Continué par le Journal de Nancy (1779-1781), puis par le Journal littéraire de Nancy (1782-1787). 2] Dates Février - décembre 1778; privilège du 28 janvier 1778. Le journal est annoncé comme hebdomadaire, mais à partir du 15 avril, pour permettre la publication de textes plus étendus, il est donné deux numéros à la fois. 3] Description Un volume en deux parties, munies chacune d'une table des matières; 296 p. + 96 p. qui regroupent les annonces, les informations générales et les publications d'hypothèques. 48 numéros. Cahiers de 12 p. in-12, 120 x 190. Devise: Colligit ut spargat (partie 1); Alios alia delectant (partie 2). 4] Publication A Nancy. On souscrit chez Babin, libraire, rue de Saint-Georges, nº 252. Imprimeur: Claude Sigisbert Lamort, «près des RR.PP. Dominicains». Abonnement à 9 # pour Nancy, 10 # 10 s. pour toute la France. 5] Collaborateurs André Charles THERRIN. Collaborateurs réguliers: François de Neufchâteau, l'abbé Dubois. 6] Contenu L'avertissement annonce l'intention de donner en Lorraine un journal littéraire, puisque malgré le grand nombre de périodiques en cette région, il n'y en a pas de ce genre. L'auteur souhaite trouver des lecteurs «qui [fassent] l'honneur à ce journal de ne pas le regarder comme des Affiches» et qui ne le lisent pas seulement «pour savoir le prix du blé, ce qui est très accessoire dans ce journal». Il publiera des pièces fugitives, des analyses raisonnées, des comptes rendus d'ouvrages nouveaux dus à des Lorrains, en philosophie, morale, chimie, agriculture ou médecine, car «sur dix ouvrages qui s'impriment en Lorraine, il y en a au moins huit de médecine». A partir de 1779 s'y ajoute le projet d'une rubrique de jurisprudence, d'une sorte de journal du Parlement et des tribunaux du ressort. L'auteur tient pourtant aussi à l'information générale: biens à vendre, conservation des hypothèques, anciens titres de la noblesse de Lorraine, observations météorologiques: malgré l'ironie de certains critiques, «le Journal de Lorraine vous dira si vous vous êtes servis souvent de votre parapluie». La réalisation ne répond pas toujours aux espérances; on déplore la rareté des articles de jurisprudence, on est conscient de la faible valeur des pièces fugitives reçues pour les premières pages. 7] Exemplaires B.M. Nancy, 784.506; – 760.465; B.M. Dijon, 75134-75135; B.N., Z 51206; – 8º Lc9 90 bis. 8] Bibliographie Hottenger G., François de Neufchâteau et le «Journal de Nancy», Nancy, Berger-Levrault, 1931 (Annuaire de la Fédération historique lorraine, 1930). – Ronsin A., Les Périodiques lorrains antérieurs à 1800. Histoire et catalogue, Nancy, 1964, nº 94. Historique L'un des collaborateurs les plus fidèles du journal, François de Neufchâteau, avocat au Parlement de Paris puis lieutenant-général du présidial de Mirecourt, membre de plusieurs académies, dont celle de Nancy, auteur de poésies très appréciées, reconnaît que «la littérature n'est pas encore dans cette province une affaire de goût général, comme dans quelques autres parties du Royaume, plus avancées que nous à cet égard» (nº 47). Le Journal de Lorraine et Barrois est cependant intéressant dans la mesure où il est fortement ancré dans la vie locale: intérêt pour le passé historique de la Lorraine, pour son présent (par exemple pour la création d'un évêché à Nancy en 1778, ou l'ouverture d'un cabinet littéraire en 1778, nº 47), pour tout ce qui est production nancéenne dans le royaume. La vie du journal a été marquée par ses rapports avec les Affiches des Evêchés et Lorraine, qui se targuent de leur ancienneté et demandent de leur cadet «la politesse due à l'aîné». Therrin se prévaut du privilège dont il est propriétaire, au lieu d'avoir seulement affermé, comme son concurrent, une fraction du privilège des Affiches. Leurs journaux ne sont pas de la même famille; il ironise sur le rôle des Affiches, rappelant «les maisons ou les cabriolets à vendre ou à louer, à l'amour desquels ce papier est spécialement dévoué» (1779). La controverse naît facilement, par exemple à propos d'une analyse des eaux minérales de Saint-Dié, donnée dans les Affiches, et qui entraîne une discussion assez aigre dans le Journal en 1779. Cette rivalité finira par s'apaiser; les Affiches évoluent, le Journal de Nancy perd de sa fougue, et on se rallie à l'avis d'un lecteur qui écrivait dès le nº 13 de 1778: «Y a-t-il donc si loin de Metz à Nancy pour ne pas être fiers nous-mêmes de ce nouveau phénomène littéraire?». Denise KOSZUL
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