ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 662 JOURNAL DE LECTURE 1 (1775-1778) 1] Titres Journal de lecture ou Choix périodique de littérature et de morale. Recueil pour les oisifs. 2] Dates 1er juillet 1775 - novembre 1778. 12 tomes. Prospectus publié par le Journal encyclopédique en décembre 1773, commenté par la Correspondance littéraire en septembre 1775 (éd. Tourneux, t. XI, p. 128-129). La préface est datée du 1er juillet 1775. Périodicité annoncée: bimensuelle; après les premières années, le journal a été publié à intervalles de plus en plus espacés: 1775, t. I-IV; 1776, t. V-VII; 1777, t. VIII; 1778, t. IX-XII. 3] Description Chaque tome comporte 3 numéros ou livraisons, et la collection complète 36 numéros. Chaque volume compte 360 p.; la livraison compte 120 p. in-8º, 82 x 165. Devise: Simul & jucunda & idonea dicere vitae. Un dessin dans le t. IV. 4] Publication A Paris, de l'imprimerie de Ph. Pierres, rue Saint-Jacques, puis à Amsterdam, chez M.-M. Rey, à Berlin, chez MM. Nicolaï, Bourdeaux, Lasped, Voss, à Bouillon, à la Société typographique. 5] Collaborateurs Franz Michael LEUCHSENRING (de 1775 à 1778). Collaborateurs occasionnels: Dandiran, J.H. Meister, Voltaire, Diderot, d'Alembert, Galiani, Thomas, d'Holbach, Saint-Lambert. 6] Contenu La lettre publiée en guise de prospectus dans le Journal encyclopédique annonce: «Vous trouverez dans ce Journal de lecture, de petites pièces, des contes, de petits romans, des anecdotes piquantes, des dialogues, des lettres, des poésies légères, des pièces fugitives, etc.». La préface, très imprécise, ne fait que regrouper des citations d'auteurs célèbres. Le journal donne des comptes rendus et extraits de romans, drames, spectacles, etc. d'auteurs classiques ou contemporains. De temps en temps, le rédacteur donne ses propres réflexions et ses critiques. Il s'intéresse surtout à la littérature sentimentale et aux écrits sur les mœurs. Tables à la fin de chaque tome. 7] Exemplaires Ars., 8º L Z 1196. 8] Bibliographie B.H.C., p. 51; H.P.L.P., t. III, p. 197, 213-214; DP2, art. «Leuchsenring». – Reithmuller R., «Franz-Michael Leuchsenring's expulsion from Berlin, May 25, 1772», German American Annals, 6, 6, p. 163-170. – Mortier R., «Le Journal de lecture de F.M. Leuchsenring (1775-1779) et l'esprit philosophique», Revue de littérature comparée, t. XXV, 1955, p. 205-222. Historique L'aspect le plus intéressant de ce journal tient à la personnalité de son fondateur, éditeur et premier auteur, F.M. Leuchsenring. Né en 1746 dans le Palatinat, L. se fit très tôt une réputation de savant. Il est possible que son frère, médecin du margrave de Bade-Durlach, l'ait aidé à trouver un poste; quoiqu'il en soit, le prince de Darmstadt l'envoya à Leyde pour veiller sur l'héritier au trône (cf. DP2). A Leyde, Leuchsenring connut une période décisive de sa carrière, puisqu'il y rencontra entre autres Herder et F.H. Jacobi. Bien que Herder se soit assez vite éloigné de lui, c'est à cette époque que L. adopta sa façon très sentimentale de penser et d'écrire. En 1773, L. décida de s'engager dans la carrière de journaliste et annonça, en dépit des attaques de ses adversaires rationalistes, la fondation du Journal de lecture. Il se rendit à Paris en mai 1773 pour mettre au point son projet, avec l'espoir de retourner en Allemagne en automne; mais grâce probablement à l'intervention de Melchior Grimm, il fut introduit dans les cercles intellectuels les plus prestigieux de la capitale et fit la connaissance de Diderot, d'Holbach et de nombreux encyclopédistes; ce succès était d'autant plus remarquable que L. avait, dans le passé, attaqué plus d'une fois les philosophes. Il obtint même pour son journal la collaboration de Voltaire, Diderot, d'Alembert, Galiani, d'Holbach, Meister, Thomas, Saint-Lambert. On peut relever dans le Journal de lecture, comme l'a fait R. Mortier, de nombreux textes originaux de Diderot, et des traductions d'importants textes anglais par d'Holbach. Le journal de Leuchsenring reste marqué par la sentimentalité de son fondateur; il y fit imprimer aussi bien un panégyrique pathétique de Catherine II par Voltaire, qu'une élégie sur le retour à la terre d'un grand général et nombre de pièces fugitives dans le style de l'époque. La périodicité du journal, régulière à ses débuts, se ralentit bientôt, et il tomba au bout de quatre ans, pour des raisons peu connues, mais qui tiennent autant à l'instabilité, au goût du jeu, à la prodigalité de son auteur qu'à la lassitude du public. Jack CENSER
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