ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 500 GAZETTE DE BERNE 1 (1689-1787) 1] Titres Nouvelles de divers endroits. Continué dès le début de 1788 par: Nouvelles politiques, 1788-1798 (voir Gazette de Berne 2). Le périodique est couramment appelé Gazette de Berne sans avoir jamais porté ce titre. 2] Dates [Mai?] 1689 - 29 décembre 1787. 99 volumes. Le privilège d'imprimer la gazette semble avoir découlé du monopole des postes que le gouvernement de Berne avait accordé, sous forme de régale, à Beat Fischer en 1675[4]. Instructions du gouvernement bernois au premier rédacteur Antoine Teissier, 1er mai 1689[5]. Aucun prospectus connu. Périodicité bihebdomadaire, la gazette paraissant le «mecredi» et le samedi. Chaque numéro porte sa date en tête ou en pied. On compte donc 104 ou 105 numéros par année. 3] Description Les numéros, non paginés, sont numérotés à l'année, en chiffres romains (I-CIV ou CV) jusqu'au 29 décembre 1770, en chiffres arabes dès le 2 janvier 1771. Chaque numéro comporte en principe un premier cahier de 4 p. in-4º, suivi d'un «Supplement» de 2 p. in-4º. Les volumes annuels renferment donc en règle générale 624 ou 630 p. 150-160 x 190-195. Il arrive parfois qu'une annonce spéciale, un avis important ou quelque autre «occasionnel» soit encarté dans la feuille ordinaire. Ni devise, ni illustration. 4] Publication La feuille n'a jamais porté aucune adresse quelconque. Il ne fait cependant aucun doute que son éditeur et propriétaire a toujours été le chef de la dynastie «postale» des Fischer[6]. Quant à l'impression, on peut admettre qu'elle s'est faite à la «hochobrigkeitliche Druckerei» de Berne, dirigée successivement par Gabriel Thorman, Daniel Tschiffeli, Abraham Wagner père et fils, et Beat Friedrich Fischer[7]. En 1771-1772, l'abonnement annuel coûtait 10 francs[8]. 5] Collaborateurs Le premier rédacteur de la gazette fut le publiciste et réfugié huguenot Antoine TEISSIER[9], qui dut démissionner le 19 juillet 1690 déjà, à la suite d'une plainte de l'ambassadeur de France en Suisse[10]. Son successeur est resté inconnu. Dès 1721, on trouve à la tête de la gazette le Parisien Jean-Jacques Despraz[11], puis de 1734 à 1767 le Champenois André de Maucourant de Maurancourt[12]. En 1768, après le bref passage d'Antoine Delorme[13], le périodique est repris par François-Jacques Durand[14], puis dès 1786 par Sigismond d'Arnay[15]. 6] Contenu En règle générale la Gazette de Berne est entièrement consacrée aux nouvelles de l'étranger, chaque dépêche étant annoncée par son lieu d'origine et sa date. Il arrive pourtant assez souvent qu'un ou deux avis locaux soient imprimés en caractères italiques à la fin du numéro. Aucune table ni annuelle ni générale. 7] Exemplaires On ne connaît aucune collection complète de la Gazette de Berne. Les séries les mieux fournies sont conservées dans les cinq bibliothèques suisses suivantes: Bibliothèque nationale suisse, Berne, Z 14 Rés (BE); B.C.U. Fribourg, J 3166 (FR); B.P.U. Genève, Gf 3502 (GE); B.P.U. Neuchâtel, PW 2395 (NE); Zentralbibliothek, Solothurn, Z 77 (SO). Voici, dans l'ordre chronologique, la localisation des années complètes et à défaut, des numéros isolés: 1692, au complet, B.N., 4º G. 970 (photocopie Bern, S.U.B.: Litt. LI. 245); 1701, 7 mai, St. Gallen, K.B.: Misc. Helv. 665/19; 1709, 2 févr., Bern, S.U.B.: H. XXXVI. 386; 1712, 3 août, Basel, U.B.: BJ go 53; 1713, 1714, 1715, 1716, presque au complet, BE; 1717, 22 mai, Bern, S.U.B.: H. XXXVI. 386; 1720, 31 juil., Lausanne, Archives cantonales vaudoises; 1730, 1731, presque au complet, SO; 1737, presque au complet, Torino, Museo nazionale del Risorgimento: R I 286; 1738, 1739, 1744, 1745, 1746, presque au complet, SO; 1747, au complet, SO; 1748, presque au complet, SO et Bern, S.U.B.: H. XXXVI. 386; 1749, au complet, BE et SO; 1750, 1751, 1752, presque au complet, BE et SO; 1753, presque au complet, SO; 1754, presque au complet, BE et SO; 1755, presque au complet, SO; 1760, mai-déc., BE; 1761, presque au complet, GE; 1762, au complet, GE; 1763, au complet, BE et GE; 1764, au complet, GE et Yale University Library: A 84/14a; 1765, 1766, 1767, au complet, GE; 1768, au complet, BE, GE et NE; 1769, au complet, Lausanne, B.C.U.: B 9337; 1770, presque au complet, BE et NE; 1771, au complet, GE et NE; 1772, au complet, BE, GE, NE; 1773, au complet, GE; 1774, au complet, GE et NE; 1775, au complet, GE; 1776, au complet, FR, GE et NE; 1777, au complet, BE, FR, GE, et NE; 1778, 1779, 1780, 1781, 1782, 1783, au complet, FR, GE, et NE; 1784, au complet, FR et Washington, Library of Congress: AP 24/N 58; 1785, 1786, 1787, au complet, FR et NE. 8] Bibliographie La liste des articles consacrés à la Gazette de Berne a été dressée par Werner Näf et Fritz Blaser, Bibliographie zur Geschichte des Sweizerischen Zeitungswesens, Basel, 1940, sous le nº 267. Le seul travail important est celui de G. Tobler, «Die Gazette de Berne, 1689-1798», Neues Berner Taschenbuch für das Jahr 1911, Bern, 1910, p. 215-244. Jean-Daniel CANDAUX
Δ 4. Voir Hans Müller, Die Fischersche Post in Bern in den Jahren 1675-1698, Bern, 1917 (Inaug. Diss. Phil. Bern). Δ 5. Texte dans Karl Müller, Die Geschichte der Zensur im alten Bern, Bern, 1904 (Inaug. Diss. Phil. Bern), p. 184-185; G. Tobler, p. 216. Δ 6. Voir Thaddé de Skowronski, «L'empire postal de Béat Fischer de Reichenbach, de Berne (1675-1832)», Versailles, 1975, nº 59, p. 11-23, ill. Δ 7. Voir [Adolf Fluri], Chronologie der Berner Buchdrucker, 1537-1831, Bern, 1914 («Internationale Austellung für Buchgewerbe und Graphik, Leipzig 1914. Schweizerische Gutenbergstube. Führer durch die historische Ausstellung»), p. 14-17. Δ 8. D'après une lettre de Jean-Louis Du Pan à Abraham Freudenreich (B.P.U. Genève, ms. suppl. 1547, fº 183). Δ 9. Sur lui, voir en dernier lieu Le Refuge huguenot en Suisse, Lausanne, Musée historique de l'ancien-évêché, 1985, p. 253-254, nº 472-476. Δ 10. Sur cet épisode, voir G. Tobler, p. 216-218. Δ 11. Voir G. Tobler, p. 224; et sur le personnage lui-même, voir notice Le Desœuvré. Δ 12. Voir G. Tobler, p. 224-225. Δ 13. Voir ibid. Le prénom de Delorme, jusqu'ici inconnu, a été découvert par Nicolas Barras, que je remercie, aux Archives de l'Etat de Berne, dans les comptes de la Chambre des Bourgeois pour 1768-1769 (B XIII 45, p. 39). Sa lettre à Voltaire du 10 avril 1768 avait été attribuée sans preuve par Théodore Besterman à Jean-Louis Delorme (Best. 13984; Best. D14932). Δ 14. Voir G. Tobler, p. 225. Sur ce personnage, mieux connu que les précédents, voir France protestante, 2e éd., t. V, col. 1007-1009. Δ 15. Voir G. Tobler, p. 225. Le nom de l'éditeur Sigismond d'Arnay (ou d'Arnex) (1722-1794) se rencontre très souvent dans la correspondance d'Albert de Haller, mais on manque toujours de notice biographique sur lui.
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