ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 350 LE DÉSŒUVRÉ 2 (1742) 1] Titres Le Desœuvré. Paraît être une reprise du Desœuvré 1 de 1730. 2] Dates Si l'on en juge par le seul exemplaire connu, la collection du Désœuvré se compose de 26 numéros parus du début de janvier à la fin de juin 1742. Il s'agit bien là des «six premiers mois» du périodique[16], bien que le privilège exclusif de sa publication ait été accordé par l'Advoyer et Conseil de la Ville et République de Berne à «notre cher et feal Jaques Dêprat», pour une durée de sept ans, en date du 8 juillet 1734 déjà[17]. Malgré les intentions déclarées de l'auteur[18], le Désœuvré ne semble pas avoir été poursuivi au-delà de juin 1742. Aucun prospectus ne s'est retrouvé. La périodicité hebdomadaire, annoncée dans l'Avis publié à la fin du nº I et répété au nº II, semble bien avoir été respectée, puisque le nº XXIII, qui devrait correspondre à la semaine du 4 au 10 juin, est daté en effet du 4 juin 1742, et que le nº XXV, attendu dans la semaine du 18 au 24 juin, porte la date du 23 juin 1742. Ces deux numéros sont d'ailleurs les seuls qui soient datés et c'est par extrapolation que s'établit la chronologie du périodique. 3] Description Chaque numéro est composé d'un cahier de 16 p. in-8º. L'exemplaire non rogné mesure 115 x 180. Chose curieuse, la pagination recommence à chaque numéro, alors que l'Avis répété dans les nº I et II invitait les lecteurs à «conserver les feuilles de cet Ouvrage» pour «tous les six Mois en faire un Volume», qu'en p. 15 du nº XXVI on lit: «Fin du Tome premier» et que ce premier tome fut mis en vente comme tel dès la parution de son dernier fascicule[19]. Aucune devise. Aucune illustration. 4] Publication Le Désœuvré est totalement dépourvu d'adresse typographique. Il n'est guère douteux qu'il ait été imprimé à Berne, peut-être bien chez Abraham Wagner, qui avait été en 1730 l'imprimeur du premier Désœuvré[20]. On connaît en revanche fort bien les distributeurs de la publication, puisque l'Avis inséré dans les deux premiers numéros indiquait aux éventuels souscripteurs qu'on pouvait s'adresser «à Zurich, chez Mr. Jean Lindinner, Directeur du Bureau d'Adresse; à Berne, chez Mrs. les Fréres Fuetter, Marchands; à Payerne, chez Mr. Keller, à la maison de Ville; à Yverdon, chez Mr. Jaqueri, Commis des Postes; à Lausanne, chez Mr. Jean Pierre Martin, Libraire; à Geneve, chez Mr. Jean Antoine Gando, Marchand.» Selon ce même Avis, le prix de l'abonnement annuel était «de six francs huit sols, argent courant du Loüable Canton de Berne», payable en deux termes à la fin de juin et à la fin de l'année. Le nombre des abonnés et le chiffre du tirage restent en revanche inconnus. 5] Collaborateurs Le fondateur et apparemment unique auteur du Desœuvré est le juriste français Jean-Jacques DESPRAZ, parisien de naissance, converti au protestantisme à Zurich, établi à Berne dès 1716, rédacteur de la Gazette de Berne de 1721 à 1734, bourgeois de Thunstetten en 1724, décédé en 1743, laissant un fils de son mariage avec Salome Anliker[21]. 6] Contenu Le Désœuvré est rédigé à la première personne et chaque numéro, à la manière d'un Spectateur, contient un seul article, exceptionnellement deux. Il s'agit de dissertations sur des sujets philosophiques ou moraux («Avis aux prétendus Esprits forts», «Ce que c'est que la Politesse», «Le Coquetisme», «Essais sur les Voyages» se poursuivant sur six numéros), de dialogues imaginaires (entre Paracelse et Argencour sur «le prétendu Secret du grand Œuvre», entre le Marquis de la Comete et Arlequin), de lettres fictives («Epitre d'un Savant de la premiere classe, honoré du grand collier littéraire, au Desœuvré», signée Pancrace de la Papillote, «Reponse au Savantissime de la Papillote») ou même de compositions de pur badinage, voire bavardage. A noter, seule touche de couleur locale, quelques pages sur «les avantages de la Ville d'Yverdon» (nº XXV, p. 10-16). Le nº IX est consacré à une réfutation de ce que l'Apologie du caractère des Anglois et des François de Pierre Brumoy et P.-Fr. Guyot Desfontaines dit des Suisses. 7] Exemplaires Seul exemplaire localisé: Bibliothèque des Pasteurs, Lausanne: LL 4548[22]. 8] Bibliographie Blaser F., Bibliographie der Schweizer Presse, Basel, Birkhäuser, 1956, t. I, p. 294 («cette feuille parut-elle jamais?»). – Candaux J.-D., «Les Gazettes helvétiques», dans L'Etude des périodiques anciens, colloque d'Utrecht, Paris, A.-G. Nizet, 1972, p. 170 (cité parmi les «périodiques non retrouvés»). Jean-Daniel CANDAUX
Δ 16. Un Avis publié en p. 16 du nº XXVI et dernier précise en effet: «Le Public est averti que le Desœuvré commencera Lundi prochain de faire collecter le payement des six premiers mois de son Ouvrage, qui est de trente-deux Batz [etc.]». Δ 17. Staatsarchiv des Kantons Bern, RM 144, p. 130; Archives cantonales vaudoises, BA 33-9, p. 7-8. Δ 18. Voir les Avis insérés dans les nº I et II, et surtout celui du nº XXVI. Δ 19. L'Avis publié à la fin du nº XXVI annonce en effet que l'auteur du Désœuvré «offre [...] de vendre le premier Tome de son Ouvrage; on le trouvera chez lui à la Hormannsgass, au troisieme etage, chez Mr. Wyss, Notaire juré». Δ 20. Une véritable identification ne serait pas inconcevable à partir des fleurons et lettrines qui ornent chacun des numéros du Désœuvré. Δ 21. Voir à son sujet Hans Jakob Holzhalb, Supplement zu dem allgemeinen helvetisch-eidsgenössischen oder schweizerischen Lexicon, Zürich, 1789, t. IV, p. 567-568; G. Tobler, «Die Gazette de Berne», Neues Berner Taschenbuch, 1911, p. 224. Δ 22. Ce volume a été tout récemment transféré à la bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne-Dorigny et c'est à l'occasion de ce transfert que M. Silvio Corsini en a découvert l'intérêt et nous a fait l'amitié de nous le signaler.
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