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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 165 BIBLIOTHÈQUE ITALIQUE (1728-1734) 1] Titres Bibliothèque italique ou Histoire littéraire de l'Italie. 2] Dates Revue quadrimestrielle publiée d'avril 1728 à avril 1734; 18 vol. Le libraire Marc-Michel Bousquet et les libraires de la Compagnie s'adressent de Genève, le 15 avril 1728, à Don Alvaro Navia Ossorio, et lui demandent sa protection, ainsi que la permission de faire paraître en tête de l'ouvrage «le témoignage public de la reconnaissance que nous vous devons» (Epître, p. VII-VIII). La périodicité est annoncée dans l'Avis (fin du t. I, p. 300): «il en paroîtra un Tome tous les quatre mois». 3] Description T. I (300 p.), II (337 p.) et III (278 p.) publiés en 1728; t. IV (306 p.), V (300 p.) et VI (300 p.) en 1729; t. VII (276 p.), VIII (278 p.) et IX (276 p.) en 1730; t. X (290 p.) XI (292 p.) et XII (302 p.) en 1731; t. XIII (260 p.), XIV (276 p.) et XV (300 p.) en 1732; t. XVI (316 p.) et XVII (300 p.) en 1733; t. XVIII (256 p.) en 1734. Format in-8º. Frontispice pour les t. I à XIV: trois personnages sur fond de montagnes, avec devise Industria mala levat; pour les t. XV à XVIII: deux personnages sur fond d'architecture, avec devise Patientia et labore. 4] Publication A Genève, Marc-Michel Bousquet et Compagnie. Imprimé chez M. Sartoris. 5] Collaborateurs Fondateur: Gabriel SEIGNEUX DE CORREVON, auteur du projet, dont l'exécution est confiée à Louis BOURGUET, chargé en même temps, dès 1725, de gérer le budget de l'entreprise. Le contrat est signé à Lausanne par Charles-Guillaume Loys de Bochat, Abraham Ruchat, Seigneux de Correvon et M.M. Bousquet. Autres collaborateurs réguliers: Jacob Vernet, Jean-Louis Calandrini, Firmin Abauzit, M. Caze, Scipione Maffei, François-Denis Camusat. 6] Contenu La préface, inspirée par Loys de Bochat, assigne à la revue sa mission, qui est de diffuser à l'étranger les sciences et la culture italiennes. Sont commentées entre autres les œuvres de Giannone, Muratori, Maffei, Vallisneri (ou Vallisnieri). Principales disciplines représentées: épigraphie, étude des Etrusques, minéralogie, biologie, astronomie, droit canon, théologie, nouvelles littéraires d'Italie. Tables des matières dans les t. III (p. 260-278), VI (p. 265-300), XII (p. 219-302), XV (p. 263-300), XVIII (p. 257-292). 7] Exemplaires B.N., Z 43242-43249; B.P.U. Genève, Rb 154. 8] Bibliographie Réimpression Genève, Slatkine, 1969. – Crucciti-Ullrich F.B., La «Bibliothèque italique», cultura «italianisante» et giornalismo letterario, Milano et Napoli, Ricciardi, 1974. Historique Les fondateurs de la Bibliothèque italique sont pour la plupart des réfugiés protestants qui ont en commun leur intérêt pour l'Italie. Louis Bourguet, érudit polygraphe, entretient avec Maffei une correspondance suivie, qui fait apparaître des affinités multiples entre la Bibliothèque italique et le Giornale de' Letterati d'Italia; il a également correspondu avec Vallisnieri junior, et plus encore avec Antonio Vallisnieri senior. Aux côtés de Bourguet travaillent d'autres érudits et voyageurs, notamment Jacob Vernet et Seigneux de Correvon, directement intéressés par la culture italienne. La large diffusion de la Bibliothèque italique dans les pays où est pratiquée la langue française contribuera à faire connaître les écrivains italiens et notamment Maffei, mais aussi Gravina et Muratori. L. Bourguet et bon nombre de réfugiés groupés autour de lui n'acceptent plus l'hégémonie culturelle de la France. Des partisans des «Modernes» comme Seigneux de Correvon s'efforcent de donner à la revue un ton cosmopolite. Les Italiens eux-mêmes seront amenés à se regarder dans le miroir des articles de Bochat sur Muratori et Giannnone. Le Dell' Istoria del regno di Napoli de Pietro Giannone, qui pose le problème des rapports entre le pouvoir laïc et le pouvoir pontifical en Italie, est recensé en 1731 dans deux volumes de la Bibliothèque italique, et ces comptes rendus de Loys de Bochat connaissent un certain retentissement. Mais à cette époque, la revue est déjà sur son déclin. En avril 1732, Bourguet ignore «quel sera le sort du XIIIe tome» (F.B. Crucitti, p. 225); des différends se développent entre les rédacteurs et le libraire-éditeur, entre les pasteurs et les italianistes inspirés par l'exemple du Giornale de' Letterati; Bourguet et Abauzit finiront par se retrouver ensemble pour fonder le Mercure suisse. La Bibliothèque italique aura été néanmoins, pendant quelques années, le lieu d'un dialogue exemplaire entre les cultures européennes. Francesca Bianca CRUCITTI-ULLRICH
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