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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 142 LA BIBLIOGRAPHIE FRANÇAISE ET LATINE DE PARIS (1678) 1] Titres La Bibliographie françoise et latine de Paris, suite des nouveautez du temps ou l'art de dresser des bibliothèques contenant tous les livres, feuilles, cartes, et affiches, tant géographiques, que genéalogiques qui s'impriment et se gravent dans Paris, et dans les autres villes du Royaume, les Academies, et la liste de ceux qui enseignent les beaux Arts. Avec le prix des Volumes, le lieu où ils se vendent, le Nom des Autheurs, et autres Particularitez Historiques. 2] Dates Janvier - avril 1678. Se targue d'un privilège du 16 mai 1660. Se présente comme mensuel, mais les quatre mois parurent ensemble après le 2 mai 1678 (établi par comparaison avec les nouveautés du Journal des savants). Annonce pour l'avenir un ou deux cahiers par mois. 3] Description Opuscule de 27 p., à pagination continue, divisé en 4 mois. Format in-4º. Janv.: 10 p., févr.: 4 p., mars et avril: 3 p. chacun. 180 x 232. 4] Publication Paris, chez Emmanuel Langlois, rue Saint-Jacques, à la Reyne du Clergé. Et «chez l'Autheur, sur le Quay Royal de l'Horloge du Palais, au coin de la rue de Harlay, près d'un notaire.» 5] Collaborateurs François COLLETET, fils de Guillaume Colletet (voir DP2). 6] Contenu Contenu annoncé (Préface): «Le livre de vos livres»; le livre des livres des marchands libraires de Paris. Contenu réel: listes bibliographiques, dont deux consacrées spécialement à des libraires parisiens. 7] Exemplaires Le seul volume jusqu'alors cité (Delalain), que possède la bibliothèque du Cercle de la Librairie, est incommunicable; Maz., A 16031 (19). 8] Bibliographie DP2, art. «Colletet». Martin H.-J., Livre, pouvoirs et société à Paris, p. 976. – Delalain P., «Les ancêtres de la Bibliographie de la France», dans Bibliographie de la France, 17 nov. 1911, p. 223-229. – Vittu J.-P., thèse consacrée au Journal des savants, 2e partie, à paraître. Historique Polygraphe en mal de revenus, François Colletet donna la Bibliographie de 1678 comme prolongement à ses tentatives journalistiques des deux années précédentes, le Journal de la ville de Paris qui offrit de juillet à novembre 1676 des annonces et des nouvelles parisiennes et, de mars à juillet 1677, le Bureau académique des honnêtes divertissements de l'esprit composé de relations de conférences publiques et de listes de livres nouveaux. La publication du printemps 1678 qui se proposait d'annoncer les nouveautés de l'édition, répondait selon l'auteur au souhait de nombreux lecteurs de trouver la partie bibliographique du Bureau académique dans un «recueil à part et détaché des autres matières» (Préface, 1678). L'auteur, respectueux du privilège du Journal des savants, s'interdisait comme dans sa revue précédente, de présenter des extraits ou des résumés des livres et il se contenta de réunir pour l'usage de «ceux qui dressent des bibliothèques et des cabinets curieux» des listes contenant outre l'auteur et le titre, le nom du libraire, le format, la date d'édition, le prix, mais pas le nombre de pages; tout ceci pratiquement sans commentaire. Les quatre livraisons d'inégal volume qui parurent ensemble, probablement début mai 1678, sous les adresses d'Emmanuel Langlois et de Colletet lui-même, s'ouvraient sur une longue dédicace aux Marchands Libraires parisiens tout à la fois sollicités de fournir la matière du périodique (Colletet se disait même disposé à accueillir des nouvelles de l'édition provinciale) et appelés à protéger l'ouvrage, «contre ceux qui pourraient m'envier cette Gloire», écrivait Colletet, qui devait bien pressentir à quelles censures il exposait son nouveau projet. Car la Bibliographie portait non seulement atteinte au monopole du Journal des savants, mais son auteur contrevenait aussi à la réglementation en matière de privilèges et à l'interdiction de vendre des livres hors des boutiques spécialisées. Mais ces infractions n'expliquent peut-être pas à elles seules la disparition de la Bibliographie: la forme de l'ouvrage qui, à part deux courts catalogues de libraires (Lambert Roulland et Jean Coutereau), présentait les titres sans aucun classement, ne répondait pas à un usage professionnel. Plutôt que de situer, comme Paul Delalain, la Bibliographie françoise et latine de Paris dans la généalogie de la Bibliographie de la France, nous y reconnaîtrions le souci d'annoncer sans aucun commentaire les nouveautés d'une bibliopole qui se manifesta en cette fin du XVIIe siècle à Paris, Londres, Leipzig ou Venise. Jean-Pierre VITTU
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