ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1210 *SINGULARITÉS HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES (1738-1740) 1] Titres Singularités Historiques et Litteraires «contenant, Plusieurs recherches, découvertes & éclairiccement [sic] sur un grand nombre de difficultés de l'Histoire ancienne & moderne. Ouvrage historique et critique». 2] Dates 1738-1740. Ce recueil devait être périodique; l'Avis en tête du t. I déclare: «on s'engage seulement à lui donner une feüille ou deux par semaine, supposé pourtant qu'on s'apperçoive qu'il [le public] ne le juge pas indigne de son approbation» (p. 8); mais il semble que seules les deux premières feuilles aient été livrées séparément; à partir de la p. 48, les chapitres ne correspondent plus au cahier. Les t. I et II ont été publiés ensemble en 1738, le t. III en 1739 et le t. IV en 1740. Dom Liron semble avoir eu du mal à trouver un éditeur; on trouve en tête du t. I une approbation du 26 mars 1730, mais le privilège est daté du 30 décembre 1733, registré le 8 janvier 1734. 3] Description La collection se compose de quatre volumes in-12, 100 x 165, de 496, 572, 490 et 548 p. 4] Publication «A Paris, chez Didot, Quai des Augustins, proche du Pont saint Michel, à la Bible d'Or». 5] Collaborateurs Dom Jean LIRON. 6] Contenu Il s'agit d'un «recueil de pièces détachées» que Dom Liron eut l'idée de publier par feuilles successives, mais l'ensemble du recueil était prêt à l'impression bien avant 1738, et rien ne rappelle dans la présentation de la collection la distribution d'un journal savant. Le t. I rassemble environ 80 anecdotes historiques; le t. II présente plutôt un ensemble de dissertations érudites; le t. III réunit de nouveau environ 80 remarques et gloses diverses; le t. IV consiste pour la majeure partie en deux études de grandes dimensions: un Traité historique sur les hommes évangéliques, «où il est parlé de quelques Hommes Illustres qui ont mieux aimé perdre la vie que la Chasteté», et une «Dissertation sur l'établissement de la Religion Chrétienne dans les Gaules». Le t. I comporte à la fin 8 p. de tables non chiffrées; le t. II les intègre, p. 525-572; on trouve en tête du t. III les sommaires pour les trois premiers tomes, et à la fin du t. IV le sommaire de ce volume (p. 542-548). 7] Exemplaires B.M. Grenoble, F 19060. 8] Bibliographie Voir Le Pour et Contre de Prévost, t. VIII, p. 337-350 et t. XIV, p. 152-168. Historique Le recueil de notes diverses recueillies par Dom Jean Liron (1665-1749) pendant quarante ans était sans doute de nature à décourager un éditeur éventuel; et Didot lui-même, après avoir acquis un privilège en décembre 1733, semble avoir hésité longtemps. C'est peut-être ce qui poussa Dom Liron à envisager une publication périodique, afin de pressentir l'accueil du public. Prévost avait bien réussi à publier, dispersées dans Le Pour et Contre, un grand nombre d'anecdotes historiques. On peut se demander toutefois si Prévost lui-même n'a pas tenté de dissuader Didot de donner un rival à son journal. C'est lui qui présente en effet le t. II avec une préface très flatteuse pour Dom Liron, mais qui insiste sur le fait qu'il ne s'agit plus d'un journal: «Cet Ouvrage étoit destiné à paroître en feuilles détachées, à l'imitation du Pour et Contre et des Observations sur les Ecrits des Modernes; mais des raisons plus fortes que celles qui avoient fait naître cette première idée, ont fait prendre le parti de le donner tel qu'il paroît aujourd'hui» (Préface, t. II, p. V). L'attribution de cette préface à Prévost est attestée par Goujet dans deux lettres à Bouhier, du 28 février et du 25 juillet 1738 (Correspondance littéraire du président Bouhier, t. II, Lettres de l'abbé Claude-Pierre Goujet (1731-1745), éd. H. Duranton, Université de Saint-Etienne, 1976, p. 18 et 28). Les éloges que Prévost accorde avec profusion à Dom Liron dans Le Pour et Contre viennent peut-être autant d'un accord à l'amiable avec Liron que d'une publicité accordée aux publications de Didot. Cet énorme ramas d'anecdotes et de gloses érudites ne manque d'ailleurs ni d'originalité ni d'alacrité, et Dom Liron y prend parti avec vaillance dans d'épineuses controverses (voir la notice de J. Daoust dans le Dictionnaire des lettres françaises); et l'on peut regretter qu'il n'ait pas plutôt lancé, à l'imitation des Mémoires de Trévoux, un journal bénédictin. Jean SGARD
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