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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1197 LE SAGE MOISSONNEUR (1741-1742) 1] Titres Le Sage Moissonneur ou le Nouvelliste historique, politique, critique, littéraire & galant. Le titre complet n'apparaît que sur la page de titre du premier volume; l'adjectif «politique» disparaît dès la première livraison. 2] Dates Janvier 1741 - décembre 1742. Six volumes: t. I-III, 1741, t. IV-VI, 1742. «Cette Quintessence politique, littéraire & galante [...] paroîtra tous les mois» (Avertissement, t. I, p. 4-5); la publication est très régulière et chaque année comporte douze livraisons. 3] Description Chaque volume ou tome groupe quatre livraisons mensuelles d'environ 120 p.; la pagination est continue à partir du t. II: t. II, 474 p.; t. III, 472 p.; t. IV, 496 p.; t. V, 475 p.; t. VI, 491 p. Les t. I et III comportent un Avertissement, le t. VI une Préface. Cahiers de 24 p. in-12, 70 x 130. 4] Publication A Utrecht, chez Etienne Néaulme. 6] Contenu Contenu annoncé: «une vaste matiere touchant la politique, un Elixir bien choisi des nouvelles les plus essentielles, & de tout ce qui se passe en Europe; une idée vraie des meilleurs livres nouveaux, les avantures galantes, quelques réflexions critiques & badines sur ces nouvelles» (Avertissement, t. I, p. 4). Chaque livraison commence par des réflexions politiques, suivies des nouvelles de chaque pays (Italie, Piémont, Suisse, Pays du Nord, Turquie et Allemagne, France, Grande-Bretagne, Espagne et Portugal, Pays-Bas), complétées par des «nouvelles générales de l'Europe accompagnées de réflexions morales & critiques». Viennent ensuite des anecdotes et des nouvelles romanesques, des nouvelles littéraires, des questions et des énigmes. A partir du t. IV les nouvelles littéraires passent en tête de la livraison. Si le Sage Moissonneur englobe un très vaste domaine, la précision n'est guère son fait: les nouvelles politiques sont rarement datées (l'auteur le remarque lui-même dans l'Avertissement du t. IV) et les nouvelles littéraires ne fournissent que des extraits impersonnels, sans indications bibliographiques. Cependant l'auteur est très au courant des publications récentes et mentionne à plusieurs reprises des ouvrages nouveaux de Voltaire (t. I), du marquis d'Argens (t. I), de Prévost (t. I-IV), de Marivaux (t. IV), de Crébillon, Duclos et Voisenon (t. V). Il s'intéresse à toutes les disciplines: histoire, géographie, sciences et littérature. 7] Exemplaires Ars., 8º H 26 636; B.M. Senlis; Ste G. Historique L'éditeur Etienne Néaulme cherche, comme la plupart de ses concurrents dans les années 1740, à rassembler dans un même journal les avantages du mensuel politique, de la bibliothèque littéraire et des nouvelles mondaines, le tout présenté dans le style d'un «spectateur». Il s'inspire à la fois du Mercure historique, dont il imite, en les abrégeant, les synthèses mensuelles, de la Nouvelle Bibliothèque éditée par Paupie, ou des Amusements littéraires de Formey. L'Avertissement du premier volume atteste que les premières livraisons ont été publiées séparément, et qu'elles ont rencontré un certain succès; mais certaines critiques à l'encontre de «têtes couronnées» et notamment des «monarques prussiens» ont éveillé des susceptibilités; c'est la raison pour laquelle le mot «politique» sera retiré du titre. Il semble que les livraisons séparées aient été réservées aux Pays-Bas, l'édition reliée, destinée à l'exportation, étant au besoin corrigée: «la plupart des mois ont été revus, retouchés & augmentés» (Préface, t. VI). On ne connaît pas l'auteur de ce journal, mais quel qu'il soit, il est visible qu'il a travaillé sous le contrôle étroit d'Etienne Néaulme: celui-ci a censuré les articles politiques, orienté les comptes rendus vers ses propres éditions; il a imposé une stricte périodicité et pour cette raison, a regroupé fréquemment des contributions venues de l'extérieur; en décembre 1742, il se plaint de recevoir trop de lettres et de manuscrits, et pense désormais à les publier sous la forme de recueils (t. VI, p. 472-473). C'était en fait retirer au journal le peu de personnalité qu'il avait, et le projet n'eut pas de suite. Jean SGARD
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