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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1150 LES QUATRE SAISONS LITTÉRAIRES (1785) 1] Titres Les Quatre Saisons littéraires. 2] Dates Printemps et été 1785. 2 volumes. Privilège du 1er septembre 1784; enregistré le 3 septembre 1784 (B.N., ms. f. fr. 21969, fº 159). Prospectus: 1785, L'Année littéraire, 1785, t. II, p. 210-215; voir aussi Mercure de France, samedi 16 avril 1785, p. 138-139 (plus sommaire). Périodicité annoncée: 4 fois par an; «régulièrement au commencement de chaque saison» (A.L., p. 214; M. de F., p. 139) c'est-à-dire le 21 mars, le 21 juin, le 21 septembre, le 21 décembre. Périodicité réelle: printemps et été 1785. Premier volume: «Le premier volume qui paroît dans ce moment, précède de quelques jours son époque» (Journal de la librairie, samedi 19 mars 1785, art. 14). Deuxième volume: «Un événement que nous ne pouvions prévoir ne nous a pas permis de faire paroître ce second Volume à l'époque pour laquelle il avoit été annoncé» (Avis en tête de ce volume, p. [iii]). 3] Description 1er vol.: 128 p.; 2e vol.: 127 p. Format in-12. D'après le Prospectus, les volumes ne devaient pas excéder «150 pages in 12» (A.L., p. 213). Le Journal de Paris du 31 mai 1785 multiplie par quatre les 120 pages de texte du premier volume et constate que «les quatre Cahiers réunis formeront 480 pages» (p. 619). 4] Publication Paris. M. aines de La Vallée, rue Saint-Benoît, nº 16, Hôtel de Rouen. Imprimeur: Clousier, imprimeur-libraire, rue de Sorbonne. «Le prix de chaque Volume est de 1 livre 10 s. La Collection de l'Année qui sera de quatre Volumes, se payera 6 livres. Les Personnes qui voudront se la procurer, sont priées de faire passer cette somme au Rédacteur, qui se chargera d'envoyer chaque Volume à l'époque où il doit paroître, port franc, soit en Province, soit à Paris», Avis en tête du premier volume; même texte avec de très légères variantes dans l'Avis du second volume ainsi que dans le Prospectus inséré dans A.L. (p. 215) et le M. de F. (p. 139). 5] Collaborateurs Fondateur: François-Georges ou Guillaume-François Fouques Deshayes, dit ou connu sous le nom de DESFONTAINES (1733 - 1825). D'abord secrétaire du duc de Deux-Ponts, il fut ensuite bibliothécaire de Monsieur (le futur Louis XVIII); voir Michaud, B.Un. 6] Contenu En plus de la fréquence et de la brièveté, le Prospectus promet «une grande variété» (A.L., p. 210) et annonce que chaque volume va contenir: 1) «les Chansons les plus nouvelles & les plus piquantes, ou même quelques anciennes qui ne seroient pas connues»; 2) «Quelques Poésies fugitives»; 3) «Des morceaux de Prose; tels que Discours, Contes, Dissertations, Discussions Littéraires, &c.»; 4) «Enfin nous terminerons le Recueil par la Nomenclature des Ouvrages en Vers & en Prose qui paroîtront dans chaque Saison» (A.L., p. 211-213; même contenu avec de légères variantes dans le M. de F., p. 138-139, ainsi que dans l'Avis en tête du premier numéro. Le Journal de Paris du 31 mai note, p. 619: «Chaque cahier sera composé d'une trentaine de pages de Chansons, d'une soixantaine de Poésies diverses, & de deux ou trois morceaux de Prose»). Contenu réel: 1) Chansons; 2) Poésies diverses; 3) Prose; 4) Table des matières; 5) Liste des principaux Ouvrages qui ont paru depuis le 1er janvier 1785 / mars 1785. 7] Exemplaires B.N., Ye 12471-12472 (relié; l'Avis pour le volume «Eté» ainsi que la page de titre de ce volume se trouvent en double au début du volume «Printems»); – Ye 12093-12094 (broché; ex. cartonné: Ye 12093, p. 124: fautes à corriger). 8] Bibliographie Mentions dans la presse du temps: Journal de Paris, nº 151, 31 mai 1785, p. 619-620; M.S., 6 juin 1785. Historique Nous trouvons les premières mentions des Quatre Saisons littéraires dans les «Registres de la librairie». A la date du 21 juillet 1784, l'auteur Desfontaines demande un privilège pour faire paraître le recueil périodique, ouvrage déjà hautement parrainé, comme nous le révèle l'entrée du Registre pour cette même année, ayant suscité le grand intérêt de l'abbé de Périgord et de l'abbé de Lille. Le 7 août un privilège général est accordé à l'auteur pour une période de dix ans (voir B.N., ms. f. fr. 21865, fº 112 vº; 21978, fº 9; 22008, fº 140 vº). Au printemps de 1785 paraît le premier numéro du périodique. Celui-ci contient une chanson du chevalier de Boufflers intitulée L'Ambassade, chanson vieille d'une dizaine d'années et ayant paru en 1782 dans au moins un de ses recueils (Œuvres, Londres), laquelle chanson, néanmoins, donne lieu à une vive réaction contre les Quatre Saisons mais surtout contre le Journal de Paris qui a eu l'imprudence de la citer en entier dans un compte rendu du périodique publié dans le numéro du 31 mai et qui se retrouve alors, aux dires de Bachaumont (M.S., 6 et 14 juin 1785) et du rédacteur du Journal historique et littéraire (15 juil. et 1er août 1785), sous le coup d'une interdiction royale. La suppression du Journal de Paris semble avoir duré quelques semaines, plus précisément entre le 4 et le 27 juin (ms. f. fr. 21866, fº 91vº). Pourtant, il a dû continuer à paraître, aucun des numéros entre ces deux dates ne manquant dans les exemplaires consultés. Quant aux ennuis de Desfontaines, lui-même les évoque dans l'Avis qui se trouve en tête de son deuxième numéro: «Un événement que nous ne pouvions prévoir ne nous a pas permis de faire paraître ce second Volume à l'époque pour laquelle il avoit été annoncé. Nous croyons même devoir prévenir nos Lecteurs que le Volume suivant se sentira nécessairement de ce retard. Mais nous espérons que ce sera le dernier qu'éprouvera ce petit Ouvrage» (p. [iii]). La suspension du périodique «pour avoir annoncé la chanson de l'ambassade» est levée le 2 septembre; le 17 du mois il tombe sous une nouvelle interdiction, définitive cette fois, pour avoir publié une lettre de l'abbé de Lille (ms. f. fr. 21866, fº 116 vº) racontant son voyage en Grèce et son séjour dans l'île de Malte et dans laquelle il maltraite l'ordre de Malte: «j'étois plus curieux encore de connoître ses mœurs & sa constitution bizarre, où graces aux Commanderies que distribue le grand-Maître, l'esprit militaire se perd dans l'esprit d'intrigue, où la politesse de la Chevalerie moderne conserve en partie la barbarie monacale, où sans aucun des vieux préjugés, on est ennemi né de quiconque n'est pas baptisé, où on persécute par état & par tradition, où la pauvreté a pour patrimoine des biens immenses, & le célibat tout une Ville pour sérail» (p. 80-81). S'ensuit tout un échange de lettres dans la presse du temps, d'où, cependant, toute mention du recueil de Desfontaines est absente (voir Journal de Paris, 21 juil. 1785, p. 836-837 et 23 oct. 1785, p. 1221; M.S., 8 août, 28 mai et 18 oct. 1785; Journal historique et littéraire, 15 oct. 1785, p. 315 et 1er déc. 1785, p. 542-544). Alexander SOKALSKI
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