ISSN 2271-1813 ...
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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1113 *LE PETIT ALMANACH DE NOS GRANDS HOMMES (1788-1790) 1] Titres Le Petit Almanach de nos Grands-hommes. 2] Dates 1788-1790. 2 volumes. Périodicité annoncée: annuelle. En fait, le volume «Pour l'année 1790» (daté de 1790) est essentiellement une reproduction du volume de 1788. 3] Description Suite de notices classées par ordre alphabétique d'auteurs. Volume «Pour l'année 1788»: calendrier (non paginé) + Epître (3-6) + Préface (I-XIV) + 207 p.. Les éditions consultées comprennent en outre un Supplément avec Avertissement (p. 208-233) et des Errata (p. 234-236). Volume «Pour l'année 1790»: Préface (III-XIV) + Avis sur cette nouvelle édition (I-VII) + Epître (VIII-XI) + Post-Scriptum (XII) + 236 p., avec Supplément, Avertissement et Errata (voir infra, rubrique 8). Volume 1788: cahier de 24 p., 95 x 160, in-12. Devise: «Questi chi son, c'hanno cotanta honzanza / Che dal modo degli altri diparte?» Dante. «Quelle est cette foule d'esprits que la gloire / Distingue des autres enfants des Hommes?» IV Ch. de l'Enfer. Le Supplément a, lui, pour devise: «Plus on en loue, & plus il s'en présente. Volt. Pauvre diable». Illustration page de titre: des flammes s'élèvent sur un autel sur lequel est gravée l'inscription: Dis ignotis («Aux Dieux inconnus»). 4] Publication Sans lieu de publication ni nom d'éditeur, de libraire, d'imprimeur. 5] Collaborateurs Antoine de RIVAROL et Louis-Pierre-Quentin de Richebourg, marquis de CHAMPCENETZ. 6] Contenu Contenu annoncé: «répertoire de tous les hommes qui pullulent» ignorés «dans notre littérature», auteurs de pièces fugitives, d'opuscules légers, d'impromptus et de chansons parus dans «les recueils les moins connus, les musées les plus cachés, les sociétés les plus obscures de Paris» ou les journaux et affiches de la capitale et de la province (Préface). Il s'agit en évoquant les «petits auteurs» voués à l'oubli de constituer les «glorieuses archives de la renommée» (p. 202). Contenu réel: dans le cadre de notices de longueur variable (plus longue est la notice, plus obscur est l'auteur), des éloges à valeur d'antiphrase et un ton de gravité qui n'est que jeu. Nomenclature d'auteurs de deuxième, troisième, quatrième... rayons dont certains cependant se révèleront ultérieurement non négligeables. Centres d'intérêt: panorama de la «petite littérature» du temps; qualités d'esprit et de malignité d'un ouvrage piquant. 7] Exemplaires Collections étudiées: 1788, B.M. Bordeaux, D.U. 23.302; 1790: B.N., 8º Lc36 2.F. Autres collections: 1788: B.N., 8º Lc36 2; – Rés. Lc36 2 (1). 8] Bibliographie Rééditions: 1788, 236 p., s.l.; les pièces liminaires sont précédées d'un «Avis sur cette nouvelle édition ou Lettre d'adieu à nos Amis et Lecteurs» (II-VII) et suivies d'un Post-Scriptum (XII), B.M. Bordeaux, H 19592 (ces deux pièces sont reprises en 1790). 1788, «nouvelle édition revue, corrigée et augmentée», 273 p., s.l. (des notices du Supplément sont insérées dans le corps de l'ouvrage), B.M. Bordeaux, H 5848. 1808, Le Petit Almanach de nos Grands-hommes pour l'année 1788, suivi d'un grand nombre de pièces inédites par M. de Rivarol, Paris, L. Collin, XII + XII + 360 p., B.N., 8º Lc36 2.A (2e éd.: 8º Lc36 2.B). Mention dans Correspondance littéraire, philosophique et critique, t. XV, p. 214-216 (févr. 1788). – Barbier, col. 838-839 (énumération des brochures suscitées par Le Petit Almanach). – Brulé A., «Un exemplaire cartonné du Petit Almanach de nos Grands Hommes», R.H.L.F., t. XXXVII, 1930, p. 229-230. Historique Entendant se rattacher, comme le titre l'indique, au genre de l'almanach, l'ouvrage semble vouloir se définir plaisamment par rapport (et par opposition) à l'Almanach royal invoqué dès l'Epître. Si, en effet, l'Almanach royal, «seul livre où se trouve la vérité», «donne la plus haute idée des ressources d'un état», Le Petit Almanach feint, lui, de vouloir donner la plus haute idée de la foule des petits auteurs inconnus. Conçu et exécuté par Rivarol aidé pour une part difficile à déterminer par Champcenetz et aussi, si l'on en croit la Correspondance littéraire, par le marquis de Créquy, publié sous le voile de l'anonyme, puis avoué par l'auteur, assorti, dès 1788, d'un Supplément distribué séparément en faveur des acquéreurs de la première édition, réédité et augmenté l'année même de sa parution (avec possibilité de notices substituées), Le Petit Almanach a, par sa force satirique et son ton de gaieté, attiré l'attention, suscitant l'éloge («rien de plus original et de plus gai», affirme la Correspondance littéraire, «depuis les satires de Swift et de Pope»), mais aussi l'animosité, la rancœur et l'hostilité, si nombreux sont ceux dont il se moque tout en affectant de vouloir les tirer de l'obscurité. Qualifié par Rivarol de «saturnales de la littérature», source de maints épigrammes et pamphlets composés sous des formes diverses (chansons, lettres, dialogues...), l'ouvrage a d'ailleurs été arrêté par la police de la librairie (Dialogue entre Candide et M. L'abbé *** touchant Le Petit Almanach de nos grands hommes) et l'Avis qui ouvre la nouvelle édition de 1788 se présente comme une «Lettre d'adieu» adressée aux «amis et lecteurs» et déplorant que la France, livrée à la philosophie d'Angleterre, ne sache plus rire... En mars 1789, la Correspondance littéraire annonce la parution du Petit Almanach de nos grandes femmes accompagné de quelques prédictions pour l'année 1789 (Londres) qui offre le même cadre que Le Petit Almanach de nos grands hommes, mais non le même esprit ni la même gaieté. La verve mordante et la malice du polémiste se retrouveront dans le Petit Dictionnaire des Grands hommes de la Révolution, publié en 1790 sous un titre qui n'est pas sans rappeler celui de 1788. Robert GRANDEROUTE
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