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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1059 NOUVELLES SOLIDES ET CHOISIES (1683-1689) 1] Titres Nouvelles solides et choisies. 2] Dates 1683 - 1689 (?). Une livraison, datée mais non numérotée, tous les mardis et jeudis. 3] Description Chaque livraison est de 4 p. in-4º, 140 x 200. 4] Publication S.l. [Amsterdam]. 5] Collaborateurs Journal fondé par Gabriel de CEINGLEN (1620?-1684), ou Saint-Glen, ou Saint-Glain. Y auraient contribué après sa mort, selon Bayle, Noël Aubert de VERSÉ (1645?-1714), le sieur Flournois (Genevois qui passa quelque temps en Hollande, d'après Michaut), et d'autres. 6] Contenu Les Nouvelles solides et choisies sont un concurrent des Nouvelles extraordinaires de divers endroits («Gazette de Leyde»); elles paraissent sous le même format et au même rythme (l'exemplaire de la B.N., provenant selon la note écrite à la main «de la bibliothèque des Minimes de Paris», les mélange un peu pêle-mêle, de manière à ce que les Nouvelles solides semblent tantôt remplacer les numéros manquants des Nouvelles extraordinaires, et tantôt les doubler). Bayle classe les Nouvelles solides parmi les «gazettes raisonnées» qui ne sont destinées «presque qu'aux pays étrangers et ainsi cela ne fait guère de bruit en Hollande, si ce n'est quand l'ambassadeur de France s'en plaint quelquefois». 7] Exemplaires B.N., G 4390 (28 sept. 1684 - 6 déc. 1685); G 4392 (inclut quelques numéros de 1688). La B.L. garde des exemplaires datés de 1689. 8] Bibliographie B.H.C., p. 86; G.H., p. 155-157; DP2, art. «Ceinglen, Gabriel» et «Ceinglen, Marie Patoillat»; H.G.P., t. I, p. 144-145. – Francès M., «Un gazetier français en Hollande: Gabriel de Saint-Glen, traducteur de Spinoza», R.S.H., 1955, p. 407-420. Historique La Gazette de Leyde «est complétée, en 1681, par les Nouvelles du temps, de 1683 à 1685 par les Nouvelles solides et choisies» (H.G.P., t. I, p. 144). L'existence du journal est attestée en mars 1683 grâce aux protestations diplomatiques anglaises et françaises. «Pour ce qui est de notre gazetier», écrit Bayle en 1683, parlant vraisemblablement de Ceinglen, «on l'a prié de divers endroits de France de ne parler de nos affaires, ni en bien, ni en mal. Il est donc devenu si complaisant pour la France qu'il supprime presque tout ce qui pourrait déplaire à M. d'Avaux, ambassadeur de cette couronne à la Haye» (H.G.P., t. I, p. 145). La veuve de Ceinglen, Marie Patoillat (?-1713?) s'efforce de continuer le périodique après la mort de son mari, survenue en 1684. Elle affronte deux interpellations judiciaires; Bayle affirme n'avoir vu la gazette à cette époque que quatre ou cinq fois. En 1686 Marie Patoillat est bannie d'Amsterdam pour trois ans; le journal continue à paraître «de façon épisodique et semi-clandestine» jusqu'en 1689. En 1690 elle se réfugie à Rotterdam et se charge de la Gazette qu'elle gardera jusqu'en 1716. Les Nouvelles solides, si elles ne partagent pas directement les sources de la Gazette de Leyde, les suivent systématiquement. Un exemple typique: un numéro des Nouvelles (6 nov. 1695) rapporte des lettres de Rome le 13 oct., Gênes le 13 oct., Venise le 20 oct., Paris le 30 oct., Londres le 16 oct., Hambourg le 30 oct., Cologne le 2 nov., Bruxelles le 31 oct., La Haye le 4 nov. Or les lettres de la Gazette de Leyde de la même date correspondent exactement par la provenance et la date à celles-ci, sauf que la lettre de Bruxelles manque; celle de Londres est du 30 oct., et il y en a une de Vienne du 21 oct. Cette corrélation est évidemment trop grande pour qu'on pense à une simple coïncidence, cependant le contenu des articles n'est pas le même. Il semble que la Gazette de Leyde rapporte davantage les nouvelles militaires et politiques et les Nouvelles solides et choisies des informations politiques. Philip STEWART
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