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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1033 NOUVELLES HISTORIQUES POUR LE SIÈCLE COURANT (1738?-1744?) 1] Titres Nouvelles Historiques pour le siècle courant, Avec des Réflexions et Remarques Politiques. 2] Dates Livraisons séparées et, pour l'année 1744, deux volumes. Outre les livraisons de janvier-décembre 1744, nous possédons, d'une part, les p. 79-88 de la livraison de février 1738, d'autre part, la livraison d'avril 1743 (p. 235-301). Périodicité mensuelle. 3] Description Chacun des deux volumes de 1744 comprend 6 livraisons. La livraison mensuelle est de 69 p. environ. 1744: t. I, 414 p.; t. II, 418 p. Cahiers de 24 p. in-12, 84 x 152 (1744, t. I), 90 x 150 (1744, t. II), 90 x 152 (févr. 1738, avril 1743). Vignette: un Mercure ailé. 4] Publication A Vienne, chez Garhat Bernes [Bordeaux]. 6] Contenu Contenu et centre d'intérêt: cf. Mercure historique et politique contenant l'état présent de l'Europe... dont les Nouvelles historiques sont une contrefaçon (intérêt d'une étude comparative avec l'original). 7] Exemplaires Pages 79-88 de février 1738, avril 1743: A.D. Dordogne (Périgueux), 2 E 1853 (140), fonds de Vaucocour. 1744: B.M. Bordeaux, H. 7296 (1-2). Les A.D. de Dordogne possèdent également sous la cote précitée la livraison de novembre 1744. 8] Bibliographie Granderoute R., Catalogue des périodiques anciens (1600-1789) conservés à la bibliothèque municipale de Bordeaux, Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne, 1987, p. 6. – Idem, «Les contrefaçons bordelaises de la presse au XVIIIe siècle», dans Les Presses grises, la contrefaçon du livre (XVIe-XIXe siècles), textes réunis par F. Moureau, Paris, Aux Amateurs de livres, 1988, p. 333-343. Historique Dans un Avertissement qui ouvre le t. CXVI (janv. 1744) du Mercure Historique et Politique contenant l'état présent de l'Europe, ce qui se passe dans toutes les Cours, les Intérêts des Princes et généralement tout ce qu'il y a de plus curieux [...] Le tout accompagné de Réflexions Politiques sur chaque Etat, Frédéric-Henri Scheurleer, libraire et imprimeur du journal, repousse les plaintes de lecteurs exprimées à propos d'articles accusés «de faux ou autrement»: ces articles, en effet, ne se trouvent pas dans «le véritable Mercure historique et politique». Et Scheurleer de distinguer «la véritable et originale édition d'avec celle qui est vilipendée et tronquée». Deux ans plus tard (janv. 1746, t. CXX, Avertissement), l'«auteur» souligne, à son tour, que le Mercure historique et politique a été «réimprimé dans divers endroits», et cela, «au grand préjudice du libraire, et de la réputation de l'auteur, parce que les contrefacteurs y ont ajouté ou retranché ce qu'ils ont cru faire plaisir à leurs Cours, ou leur déplaire». Les Nouvelles historiques sont une de ces contrefaçons qui se révèle, d'ailleurs, plutôt fidèle à l'original, même si on relève quelques omissions (par exemple, en tête de la livraison de janvier 1744, l'Avant-Propos ou Récapitulation de l'année 1743, p. 3-29 du t. CXVI du Mercure historique et politique). Il s'agit très probablement d'une contrefaçon imprimée à Bordeaux et qui a pu, du reste, continuer à paraître après décembre 1744, ainsi que semble le laisser supposer l'arrêt du Conseil d'Etat du roi en date du 22 juillet 1745. Cet arrêt se fonde sur un procès-verbal dressé à Toulouse le 19 juin 1745 par le subdélégué de l'Intendant du Languedoc, et selon lequel «quatorze exemplaires d'un ouvrage périodique intitulé le Mercure historique et politique» ont été saisis chez les frères Birosse, imprimeurs, qui ont reconnu avoir fait imprimer cet ouvrage à Toulouse «sur l'exemplaire imprimé à Bordeaux qui leur en était envoyé par la voie de la poste». L'arrêt, observant qu'une telle impression et un tel débit ne pouvaient se faire à Bordeaux et à Toulouse que «par une contravention formelle aux ordonnances et règlements de police sur le fait de l'imprimerie et de la librairie», ordonne la suppression de tous les exemplaires et interdit aux imprimeurs et libraires bordelais et toulousains d'imprimer, vendre ou distribuer cet ouvrage «si souvent rempli de faits faux et toujours écrit avec une partialité déclarée contre la France» «à peine de 3 000 livres d'amende et autre punition exemplaire» (A.D. Gironde, C.3308 et A.D. Haute-Garonne, C. 146). On peut rappeler, d'autre part, la requête que la veuve Lacour adresse à l'Intendant le 14 août 1744 et où elle déclare qu'à l'encontre du privilège exclusif qu'elle détient, ses confrères de Bordeaux impriment des gazettes, nouvelles... et insèrent même «au bas que c'est avec Permission», «ce qui, ajoute-t-elle, ne peut être qu'une supposition évidente». Dans sa réponse du 20 septembre 1744, Tourny fait «défense» à tous les imprimeurs et libraires de Bordeaux «d'imprimer, vendre et débiter aucune gazette sous quelque titre que ce soit» (A.D. Gironde, C. 3315). Si les Nouvelles historiques (qui contiennent précisément la mention «Avec Permission») ont su échapper à cette défense générale, elles ont dû, à tout le moins, cesser de paraître au lendemain de l'arrêt de 1745. Mais n'oublions pas que, quelques années plus tard, en 1750-1751, une autre contrefaçon du Mercure historique et politique sera faite, selon toute vraisemblance, à Bordeaux également, sous un autre titre et une autre adresse (voir Le Journaliste impartial). Témoignage du rayonnement du journal de Rousset de Missy à travers la France. Robert GRANDEROUTE
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