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Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1 L'ABEILLE DU PARNASSE (1750-1754) 1] Titres L'Abeille du Parnasse. 2] Dates Hebdomadaire paraissant le samedi (voir nº 1, p. 16); a paru régulièrement du 3 janvier 1750 à la fin décembre 1754; 52 livraisons par an, en un ou deux volumes: 1750 (vol. I); 1751 (vol. II-IV); 1752 (vol. V); 1753 (vol. VI); 1754 (vol. VII). 3] Description Dix tomes en sept volumes. Les vol. I-IV comportent un tome, les vol. V-VII comportent deux tomes chacun. Vol. I: 233 p.; vol. II: 210 p.; vol. III: 204 p.; vol. IV: 210 p.; vol. V: 424 p.; vol. VI: 408 p.; vol. VII: 408 p. Cahiers de 8 p. in-8º. Devise différente sur chaque page de titre des tomes. 4] Publication A Berlin, chez Etienne de Bourdeaux, libraire du Roi et de la Cour. 5] Collaborateurs Jean Henri Samuel FORMEY. 6] Contenu «La fonction de ce journal est ou doit être de tirer de ce grand nombre de pièces fugitives en prose et en vers, qui paroissent avec abondance et sans interruption, celles que la célébrité de leurs auteurs, ou leurs propres beautés rendent dignes de cette préférence» (t. VIII, nº 18, p. 137). Textes de Voltaire, Gresset, Baculard d'Arnaud, J.B. Rousseau, Maupertuis, Terrasson, Toussaint, Trublet, Mallet, Algarotti, Coyer, Fontenelle, A. von Haller, La Condamine, Pope, Addison, Berkeley. Sommaires au début de chaque tome. 7] Exemplaires B.N., Z 27432-27441. 8] Bibliographie Mentions dans la Bibliothèque impartiale (t. I, p. 143) et dans la Nouvelle bibliothèque germanique (t. VI, p. 233; t. VIII, p. 230; t. X, p. 235). – Kirchner 1969, nº 440. Historique Ce journal s'inscrit dans la série des «feuilles volantes» publiées par Formey, secrétaire permanent de l'Académie des sciences de Berlin, parallèlement à une activité littéraire plus sérieuse. Ces feuilles n'étaient en fait que des collections de pièces fugitives écrites par des auteurs connus, ce qui lui permettait de gagner de l'argent pour un minimum d'efforts. Après plusieurs tentatives infructueuses (Mercure et Minerve, Le Courrier de Potsdam, les Amusements littéraires, le Journal de Berlin), L'Abeille du Parnasse semble avoir trouvé un public. Mais cette formule lasse à la longue les lecteurs, et Formey arrête de publier le journal à la fin de 1754. Il le remplace en 1755 par le Journal épistolaire, consacré plutôt à la critique (voir DP2, art. «Formey») et publié chez un autre éditeur. Voltaire permet à Formey de publier dans l'Abeille plusieurs de ses pièces courtes qui n'avaient pas encore été imprimées dans un receuil. Ainsi l'Abeille publie en 1750 dans le t. I, les Mensonges imprimés (nº 7, 26), Memnon (nº 10), Des Embellissements de Paris, Sur l'encouragement des Arts, Epitre à *** (nº 15), Epitre à M. le Président Henault, A M. le Maréchal duc de Richelieu, A Madame la Dauphine (nº 17), Panégyrique de Louis XV (nº 22), dans le t. II, les Anecdotes sur le Czar Pierre le Grand (nº 33, 34), La Voix du sage et du peuple, sans indication d'auteur (nº 35), Remerciement sincère à un homme charitable, également sans indication d'auteur (nº 38), Anecdotes sur Louis XIV (nº 43) et en 1751 dans le t. III, l'Histoire des Croisades (nº 1-4 et 13) qui correspond aux chapitres LIII-LVIII de l'Essai sur les mœurs et ressemble à l'Histoire publiée dans le Mercure en 1750-51. Dans le t. V, nº 6, le 5 février 1752 est imprimé pour la première fois (et non en 1756 comme l'on indique habituellement) sans nom d'auteur, le Dialogue entre un Bracmane et un Jésuite sur la nécessité et l'enchaînement des choses, et dans les nº 7 et 9, des extraits du Siècle de Louis XIV, avec l'indication, «On trouvera ce livre chez Georg Conrad Walther, libraire de la Cour à Dresde». On annonce également, dans le t. VI, nº 10 (2 septembre 1752) la publication d'une nouvelle édition de l'œuvre, ainsi devançant l'annonce dans le Mercure en novembre. La dernière pièce de Voltaire que publie l'Abeille est Le Tombeau de la Sorbonne, dans le t. VI, nº 21, le 18 novembre 1752. Le texte, anonyme, est accompagné de la note suivante de Formey: «Nous n'avons garde de rien garantir de ce que ce petit Ecrit contient, ni d'en approuver l'indécente conclusion, que nous aurons soin de retrancher». Ce numéro ne donne que la moitié environ du texte, avec l'indication: «la suite une autre fois»; mais le journal ne publie jamais le reste, ni aucun autre texte de Voltaire. Cet arrêt brutal marque la fin de la collaboration entre Voltaire et Formey. Ce dernier a publié dans l'Abeille, du 10 juin au 1er juillet 1752, Les Lamentations de Jérémie de Baculard d'Arnaud et, du 14 octobre au 4 novembre 1752, l'histoire des couplets de J.B. Rousseau, ce qui provoque une réaction hostile de Voltaire (voir Best.D5140). L'affaire d'Arnaud et la campagne contre Maupertuis consomment la brouille entre les deux hommes. (Voir M. Fontius, Voltaire in Berlin, Berlin, 1966, p. 114-116, et A. Thomson, «Aspects inconnus du séjour de Voltaire en Prusse», dans Voltaire in Deutschland, Stuttgart, 1979, p. 79-89). Ann THOMSON
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